« C’est un moment critique où les pays doivent récupérer les pertes d’apprentissage engendrées par la pandémie, investir dans l’enseignement de rattrapage et utiliser cette fenêtre d’opportunité pour construire des systèmes plus efficaces, équitables et résilients. »
La Banque Mondiale l’affirme, la pandémie continue de faire des ravages économiques et la situation budgétaire s’aggrave. Les deux-tiers des pays les plus pauvres et un tiers des pays à revenu moyen supérieur et élevé ont réduit leurs budgets alloués à l’éducation depuis le début de la crise sanitaire.
Pour ce qui est des pays à revenu moyen supérieur, la Banque Mondiale précise :
« Ces compressions budgétaires ont été relativement faibles jusqu’à présent, mais il y a un risque que les compressions futures soient plus importantes, car la pandémie continue de faire des ravages économiques et la situation budgétaire s’aggrave. »
Et les disparités entre pays vont s’accroître, selon les experts qui ajoutent que « le COVID-19 ne fait qu’élargir cet énorme écart de dépenses d’éducation par habitant entre les pays riches et les pays pauvres ».
Pour Mamta Murthi, vice-présidente de la Banque mondiale pour le développement humain, il s’agit là d’un “moment critique”.
« C’est un moment critique où les pays doivent récupérer les pertes d’apprentissage engendrées par la pandémie, investir dans l’enseignement de rattrapage et utiliser cette fenêtre d’opportunité pour construire des systèmes plus efficaces, équitables et résilients. La crise de la pauvreté d’apprentissage qui existait avant le COVID-19 devient encore plus grave, et nous sommes également préoccupés par l’inégalité de son impact. Les pays et la communauté internationale du développement doivent investir davantage et mieux dans les systèmes éducatifs et renforcer le lien entre les dépenses et l’apprentissage et les autres résultats du capital humain. »
L’aide à l’éducation avait pourtant augmenté de 21% au cours des dix dernières années. Stefania Giannini, Sous-Directrice générale à l’UNESCO, s’inquiète que les pays donateurs déplacent le budget alloué à l’aide vers des priorités nationales.
« Le financement extérieur est essentiel pour soutenir les opportunités d’éducation des plus pauvres du monde. [...] La santé et d’autres urgences sont également en concurrence pour obtenir des fonds. Nous prévoyons un environnement difficile pour les pays dépendants de l’aide à l’éducation. L’UNESCO estime qu’il pourrait chuter de 2 milliards de dollars par rapport à son sommet de 2020 et ne pas revenir aux niveaux de 2018 avant six ans. »
M.C.